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Stress chronique et endométriose : comprendre le lien et agir naturellement

  • Photo du rédacteur: Amélie Drot
    Amélie Drot
  • 22 juin
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 22 août


impact du stress chronique sur l’endométriose


Qu’est-ce que le stress ?


La notion de stress a été définie pour la première fois par Hans Selye, qui le décrit comme un Syndrome Général d’Adaptation. Ce mécanisme physiologique se déroule en trois phases :

  1. La phase d’alarme : le stimulus est détecté par l’hypothalamus, qui envoie un signal aux glandes surrénales. Celles-ci sécrètent alors des messagers chimiques, que l’on nomme adrénaline et noradrénaline. La fréquence cardiaque augmente, la respiration s'accélère, et le système digestif se met en pause. Le corps se prépare à fuir ou combattre.

    Cette phase très intense, tant au niveau physique qu’émotionnel, dure entre 5 à 20 minutes.

  2. La phase de résistance : si la situation de stress persiste, d’autres hormones entrent en jeu, notamment le cortisol. Sécrété par les corticosurrénales, il augmente le taux de sucre dans le sang afin de fournir l’énergie nécessaire aux muscles, au cœur et au cerveau. Cependant, il entraîne aussi une baisse de l'immunité.

  3. La phase d’épuisement : elle survient après des années de stress chronique. Les capacités d’adaptation s'effondrent. L'organisme n’a plus les ressources nécessaires, ce qui peut conduire à des troubles physiologiques, voire des pathologies graves.


Le stress est donc une réaction normale et nécessaire à court terme, mais devient problématique lorsqu'il s'installe dans la durée.


Des études ont également souligné l'importance de l'individualité dans la perception du stress : deux personnes peuvent vivre la même situation, mais y réagir très différemment. Cela souligne le lien fort entre stress et vécu émotionnel, d'où l'expression de stress psychophysiologique. Hans Selye avait défini un stress exclusivement physiologique alors que nous savons aujourd'hui que d'autres facteurs entrent en jeu.


Il est ainsi essentiel de distinguer le stress aigu (utile et ponctuel) du stress chronique (nocif sur le long terme).

Comment détecter le stress chronique dans le corps ?


La recherche scientifique s’est intéressée depuis plusieurs années à des marqueurs biologiques (ou "biomarqueurs") qui pourraient permettre de mesurer les effets du stress chronique sur notre organisme. Une revue systématique récente a analysé plus 37 études (sur 671) menées au cours des 40 dernières années et met en évidence plusieurs types de biomarqueurs liés au stress chronique.


Les biomarqueurs du stress chronique


Parmi les plus significatifs :

  • Le cortisol, une hormone clé du stress, est retrouvée en quantités anormalement élevées ou basses dans les cas de stress prolongé. Il peut être mesuré dans le sang, la salive, les urines, et plus récemment dans les cheveux, ce qui donne une image fiable du stress à long terme.

  • L’ACTH (hormone adrénocorticotrope), une hormone qui stimule la production de cortisol, a montré des niveaux anormaux chez certaines personnes stressées, bien que les résultats restent variables.

  • Le BDNF (Brain-derived neurotrophic factor : le facteur neurotrophique dérivé du cerveau), une molécule liée au bon fonctionnement du cerveau, est souvent diminué en cas de stress chronique.


D’autres indicateurs physiologiques


  • Les marqueurs inflammatoires : le stress chronique augmente les cytokines pro-inflammatoires comme l’IL-6 (interleukine 6), l’IL-8 (interleukine 8), le TNF-alpha (facteur de nécrose tumorale alpha) et la CRP (protéine C-reactive). Cela montre que le corps reste en alerte même sans menace réelle.

  • Les indicateurs métaboliques : le glucose, les triglycérides, le cholestérol, l’HbA1c (hémoglobine glyquée) sont souvent perturbés dans les cas de stress chronique.

  • Les marqueurs immunitaires : certains globules blancs, les cellules NK (Natural Killers), ou encore le fibrinogène peuvent fluctuer selon le niveau de stress.

  • Les antioxydants : l’activité de la SOD (la superoxyde dismutase) et de la catalase, enzymes protectrices contre le stress oxydatif, peut être modifiée.


Tous ces biomarqueurs montrent que le stress chronique n’est pas un simple "ressenti" ou état psychologique, mais une réalité biologique mesurable.

Stress chronique et endométriose : un cercle vicieux


Dans l'article "l'endométriose et la gestion du stress", nous avions pu voir à quel point celui-ci peut renforcer l'inflammation. En effet, le stress prolongé active le système nerveux autonome, en particulier le système nerveux sympathique, impliqué dans la réponse « fuite ou combat ». Cela perturbe l’équilibre hormonal, affaiblit le système immunitaire et entretient l’état inflammatoire chronique du corps. capacités naturelles de récupération de l’organisme.


Dans le cas de l’endométriose, cela peut amplifier :


  • la douleur chronique,

  • les troubles digestifs,

  • la fatigue chronique,

  • les troubles du sommeil,

  • les variations d’humeur.


Le cerveau, en particulier l’amygdale et l’hippocampe, enregistre et associe certaines émotions ou événements passés à des réponses de stress. Ce mécanisme peut entretenir des tensions somatiques, notamment au niveau du petit bassin.

Ce lien entre stress chronique et endométriose constitue un cercle vicieux : plus le stress est intense, plus les symptômes s’intensifient, ce qui renforce à son tour le stress.

Quelles solutions pour agir sur le stress chronique et soulager les symptômes de l’endométriose ?


On l’a vu, le stress chronique peut être un facteur aggravant dans l’endométriose. La bonne nouvelle, c’est qu’il existe des leviers simples et efficaces pour calmer cette réponse de stress, aider le corps à retrouver un équilibre et soutenir l’organisme dans la gestion des douleurs et de la fatigue.


La respiration consciente


La respiration est un outil puissant et immédiat pour réguler le stress. Elle agit directement sur le nerf vague, qui aide à activer la détente, ralentir le rythme cardiaque et apaiser les pensées.

Des techniques comme :

  • la cohérence cardiaque

  • la respiration abdominale profonde

  • ou la respiration alternée

permettent de ramener le corps en phase de sécurité, là où le cortisol peut diminuer, et où l'inflammation peut progressivement se réguler.



Bouger régulièrement est une arme anti-stress naturelle. L’exercice physique :

  • libère des endorphines

  • améliore la circulation sanguine

  • réduit le cortisol

  • aide à mieux dormir

Chez les femmes souffrant d’endométriose, on préférera des activités douces comme la marche, le yoga, le Pilates ou la danse intuitive.


Apaiser l’émotionnel


Il est essentiel de prendre en compte le vécu émotionnel des femmes concernées :

  • écoute bienveillante, thérapies

  • journaling, cercles de parole

  • soins corporels, rituels de reconnexion à soi


Une hygiène de vie globale


Chaque petit geste compte :

🌿En conclusion


Le stress chronique n’est pas qu’une affaire de mental : il s’inscrit dans le corps, et influence les douleurs, la fatigue, l’immunité, les hormones. Dans l’endométriose, il peut devenir un cercle vicieux.


Mais ce cercle peut être brisé.


Chaque respiration, chaque mouvement, chaque instant de paix retrouvé envoie à votre corps un signal de sécurité. Un signal qu’il n’est plus nécessaire de lutter. Qu’il peut se réparer.

Commence là où c’est le plus simple pour toi. Le reste viendra.

👉 Découvrez aussi mon article sur endométriose et naturopathie.

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